La troisième enquête annuelle de l'Institut Univesum, sur les valeurs et
les motivations des étudiants en dernière année de formation, révèle que
les futurs ingénieurs disposés à entreprendre une carrière
internationale sont soucieux de préserver leur vie privée.
Recherche
d'un équilibre
Selon les résultats du panel - 2429 étudiants en dernière année
de 35 écoles de commerce, écoles d'ingénieurs et filières scientifiques
universitaires - deux étudiants sur trois ( 65% ) placent l'équilibre
entre vie privée et vie professionnelle en tête de leurs priorités.
Cette recherche d'équilibre se comprend d'autant mieux que 55% des
étudiants s'attendent à travailler entre 40 et 45 heures par semaine,
24% plus de 45 heures, et 16% moins de 36 heures. On est bien loin des
35 heures. D'autant plus que par ambition, 30% des futurs ingénieurs
envisagent une carrière internationale dès l'obtention de leurs
diplômes.
Les
starts-up boudées
Ces jugements influent sur le choix des futurs employeurs. Ainsi
29% des futurs ingénieurs sont séduits par les Télécoms, 25% par
l'aérospatial et 19% par le conseil informatique. Dans ce contexte les
multinationales françaises ont la côte; elles recueillent 25% des
suffrages contre 9% pour les start-up qui ne semble pas offrir toutes
garanties et correspondre aux yeux des étudiants à l'employeur idéal.
Notons que 12% des interrogés veulent créer leur propre entreprise. Pour
les jeunes ingénieurs, les entreprises sont jugées sur leur image, en
fonction du succès de ces dernières sur leur marché ( 62% ) et de
l'intérêt de leurs produits ( 52% )
Des jours de
congés supplémentaires
Si la rémunération n'est plus la préoccupation majeur des futurs
ingénieurs par rapport à 1999, cela s'explique par la conjoncture
favorable qu'ils rencontrent. Sur le marché du travail 58% d'entre eux
envisagent un salaire annuel de plus de 200 000 F. Toutefois si plus
d'un répondant sur deux accorde un intérêt particulier aux diverses
formes de rémunération périphériques ( stock-option, voiture de
fonction, primes..), 48% souhaitent bénéficier de jours de congés
supplémentaires.
Même si certains observateurs sociaux ne veulent pas parler de
désamour entre les cadres et leur entreprise, le constat d'une crise
d'identité que renforce la perte de prestige associée à un statut en
voie de banalisation, le manque de considération de la part de
l'employeur et la fragilité par rapport au chômage, révèlent de
nouvelles représentations et pratiques socioprofessionnelles. Les plus
jeunes souhaitent réussir sans pour autant se dévouer corps et âme.
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