Les discriminations à l'embauche sont au cour des
débats publics. Pour aller au-delà des idées reçues, l'Apec a analysé le
phénomène à travers l'étude des perceptions des cadres et celle des
pratiques des entreprises en matière de recrutement. Il ressort de
l'étude que plus d'un quart des cadres a ressenti des discriminations à
l'embauche que ce soit à la lecture d'une offre ou lors d'un entretien
de recrutement.
La mention de l'âge dans un CV est considérée par ces derniers
comme le critère le plus discriminant devant le nom et le prénom. Par
ailleurs, être une femme, avec ou sans enfant, est perçu comme un
handicap potentiel au recrutement : près des deux tiers des cadres
estiment que le fait « d'être une femme sans enfant » est un élément
défavorable pour être recrutée, et « être une femme ayant des enfants »
est un handicap pour plus d'un cadre sur deux.
De plus, les critères du diplôme et de l'expérience mentionnés
dans les offres, même s'ils ne sont pas prohibés par la loi, sont perçus
comme très discriminants De leur côté, 44 % des recruteurs déclarent
attacher de l'importance au nom et au prénom mentionnés sur le CV, ce
qui pourrait plaider en faveur du CV anonyme.
En revanche, ils ne sont pas aussi « rigides » en ce qui concerne
les critères du diplôme et de l'expérience que le pensent les cadres. En
effet, ces recruteurs peuvent, dans une proportion non négligeable,
s'écarter, dans leurs recrutements, du niveau de diplôme ou d'expérience
initialement fixés.
Ainsi, près d'un tiers d'entre eux disent avoir recruté au moins
un cadre ayant un niveau inférieur à celui recherché au début du
processus de recrutement, au cours des 12 derniers mois. Ce résultat est
confirmé par ailleurs par l'Association pour l'Emploi des Cadres (APEC):
entre le 4ème trimestre 2003 et le 3ème trimestre 2004, 34% des offres
Apec s'adressant initialement à des cadres expérimentés ont débouché
finalement sur le recrutement de jeunes diplômés.
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